Vous venez d’obtenir le CAPA ? Félicitations ! Mais ce n’est que le début de votre vie d’avocat. Les premiers mois post-CAPA sont cruciaux, et certaines erreurs — bien humaines — peuvent vous coûter du temps, de l’énergie… ou de l’argent. Voici les 5 pièges à éviter pour lancer votre carrière du bon pied.
1. Prêter serment trop tôt (surtout avant janvier)
L’euphorie post-CAPA pousse certains à prêter serment dès que possible, parfois en octobre ou novembre. Mais ce choix peut avoir des conséquences inattendues, surtout d’un point de vue financier.
Le risque :
- Si vous prêtez serment avant le 1er janvier, vous êtes redevable de l’ensemble des cotisations annuelles (URSSAF, CNBF, etc.) pour l’année civile… même si vous n’exercez que deux mois.
- Résultat : plusieurs milliers d’euros à payer pour quelques semaines de collaboration.
Le bon réflexe :
- Sauf urgence ou collaboration urgente à démarrer, mieux vaut attendre janvier pour prêter serment.
- Cela vous permet de commencer l’année proprement sur le plan comptable… et d’économiser quelques charges inutiles.
- En attendant, profitez des semaines post-CAPA pour préparer votre arrivée sur le marché : rencontrer des cabinets, structurer votre projet, peaufiner vos outils pros (LinkedIn, CV, signature, etc.). Si vous avez déjà trouvé votre collaboration, la pratique de marché est de rester en CDD jusqu’à janvier avant de devenir officiellement avocat.
2. Accepter la première collaboration sans poser de questions
Après le CAPA, la tentation est grande de dire « oui » au premier cabinet qui vous ouvre ses portes. Attention, toutes les collaborations ne se valent pas.
Le risque :
- Un cabinet mal structuré, des horaires intenables, une rétrocession en dessous du marché ou une ambiance toxique.
Le bon réflexe :
- Faites vos recherches : regardez la réputation du cabinet, échangez avec d’anciens collaborateurs, posez des questions sur les perspectives d’évolution, la charge de travail, le type de dossiers.
- N’ayez pas peur de refuser une collaboration si les signaux sont mauvais.
3. Ne pas investir dans sa visibilité
Vous êtes maintenant avocat, mais qui le sait ? Trop de jeunes confrères attendent que les opportunités viennent à eux, sans faire l’effort d’exister en ligne ou de se créer un réseau.
Le risque :
- Rester invisible, manquer de missions, et passer à côté d’opportunités pourtant à votre portée.
Le bon réflexe :
- Mettez à jour votre profil LinkedIn.
- Créez une adresse mail pro et une signature digne de ce nom.
- Participez à des événements, des formations, développez une spécialité et partagez vos expertises.
- Construisez votre réseau dès maintenant, sans attendre « d’avoir de l’expérience ».
4. Oublier de se former (encore)
L’école est finie… mais pas la formation. Le droit évolue, les outils aussi. Et être à jour, c’est ce qui fera la différence entre un « exécutant » et un avocat solide.
Le risque :
- Perdre en crédibilité, passer à côté d’outils utiles, ou avoir des lacunes qui freinent votre progression.
Le bon réflexe :
- Suivez des formations (en ligne ou en présentiel) sur des sujets juridiques, mais aussi sur les soft skills, la gestion du temps, la comptabilité BNC, la relation client, etc.
- Profitez de la formation continue obligatoire pour structurer votre montée en compétences.
5. Se comparer… et douter
Dans les premiers mois, vous verrez des camarades « réussir » plus vite, publier des posts LinkedIn flamboyants ou intégrer des cabinets de renom. De quoi faire naître des complexes inutiles.
Le risque :
- Se décourager, douter de son choix, ou changer de voie pour de mauvaises raisons.
Le bon réflexe :
- Gardez en tête que chaque parcours est unique.
- Focalisez-vous sur vos propres objectifs et votre rythme.
- Échangez avec des confrères plus expérimentés pour garder du recul.
Conclusion
Le CAPA en poche, l’important n’est pas d’avoir « la meilleure collaboration tout de suite », mais de poser des bases solides pour votre avenir. Évitez ces erreurs fréquentes, soyez curieux, bien entouré, et donnez-vous le droit de chercher ce qui vous convient vraiment.