Avocat collaborateur : Ai-je besoin d’un expert-comptable quand je débute ?
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Avocat collaborateur : Ai-je besoin d’un expert-comptable quand je débute ?

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Lorsque l’on prête serment et que l’on débute comme collaborateur libéral, une montagne de questions administratives s’invite dans le quotidien. Parmi elles, une revient souvent : faut-il faire appel à un expert-comptable ? Est-ce un luxe, une nécessité, ou une dépense évitable ? On fait le point.

Les obligations comptables d’un jeune collaborateur

En tant qu’avocat collaborateur libéral, vous êtes considéré comme un travailleur indépendant. Vous relevez des Bénéfices Non Commerciaux (BNC), avec deux régimes possibles :

  • Le micro-BNC (jusqu’à 77 700 € de chiffre d’affaires annuel)
  • La déclaration contrôlée, au-delà de ce seuil ou sur option

Dans tous les cas, vous devez :

  • Déclarer vos revenus à l’administration fiscale
  • Tenir une comptabilité (même simplifiée)
  • Être à jour de vos cotisations sociales (URSSAF, CNBF, Ordre, CNB)
  • Émettre des notes de rétrocession / factures pour vos clients perso
  • Déclarer éventuellement la TVA si vous dépassez certains seuils

En théorie, tout est faisable seul. En pratique… c’est une autre histoire.

Ce que fait un expert-comptable pour vous

Voici les missions que peut prendre en charge un expert-comptable spécialisé dans les professions libérales :

  • Tenue de votre comptabilité (livre des recettes, dépenses…)
  • Déclarations sociales et fiscales (URSSAF, CNBF, impôts…)
  • Aide à la déclaration 2042-C-PRO
  • Suivi des seuils (TVA, micro-BNC…)
  • Conseil en cas de changement de régime fiscal
  • Aide au passage en société, si besoin

Autrement dit, il vous évite…

  • Des oublis ou erreurs pouvant générer des pénalités
  • Des régularisations douloureuses en année 2 ou 3
  • De perdre du temps à comprendre des obligations techniques
  • De rater des optimisations (charges, options, TVA…)

Est-ce obligatoire ?

Non, aucun texte ne vous oblige à avoir un expert-comptable.

Mais si vous êtes en déclaration contrôlée, il est fortement recommandé de :

  • Adhérer à une AGA (association de gestion agréée) : elle permet d’éviter une majoration de 20 % de votre revenu imposable.
  • Faire valider vos comptes pour éviter un redressement

Si vous restez en micro-BNC, vous pouvez probablement vous en passer pendant un temps, avec un bon tableur et un peu de rigueur.

Quel coût prévoir ?

Les honoraires varient selon :

  • Le régime fiscal (micro-BNC ou réel)
  • Le volume d’activité
  • Le cabinet

En moyenne :

  • Micro-BNC : entre 500 et 800 € HT/an
  • Déclaration contrôlée : entre 1 000 et 2 000 € HT/an

Certains cabinets proposent des forfaits en ligne adaptés aux avocats collaborateurs.

Bon à savoir

  • Les honoraires de l’expert-comptable sont déductibles de vos revenus BNC.
  • Certains logiciels peuvent automatiser une partie de la comptabilité, mais un expert reste utile pour vous conseiller.
  • Les collaborateurs exerçant en société ont souvent intérêt à être accompagnés dès le début.

Conclusion

Non, un expert-comptable n’est pas obligatoire pour débuter. Mais dans les faits, c’est une aide précieuse pour sécuriser votre début d’activité, éviter les erreurs coûteuses et vous concentrer sur l’essentiel : vos dossiers et vos clients.