Décryptage : les classements des cabinets d’avocats Legal 500, Chambers, Décideurs
Articles

Décryptage : les classements des cabinets d’avocats Legal 500, Chambers, Décideurs

date de publication

Chaque année, les grands classements juridiques publient leurs résultats, et avec eux les réactions oscillent entre fierté, frustration, ou ironie feinte. Sur LinkedIn, les cabinets partagent fièrement leur entrée dans une nouvelle catégorie, les collaborateurs likent par réflexe, et certains se demandent encore : à quoi ça sert, exactement ?

Que vous soyez avocat collaborateur dans un cabinet référencé ou non, ces classements structurent discrètement, mais sûrement, l’écosystème juridique. Et ils ne sont pas à ignorer. Décryptage.

À quoi servent ces classements ?

Derrière l’apparente course à l’étiquette se cache un outil de reconnaissance, de communication et de positionnement stratégique pour les cabinets.

Pour les clients, ces classements permettent d’identifier les cabinets les plus réputés dans une matière donnée ou une zone géographique.

Pour les cabinets, ils sont un levier de notoriété, un atout commercial, et souvent un indicateur d’attractivité en recrutement.

Pour les collaborateurs ? Un signe (pas une garantie) que le cabinet est structuré, visible, et positionné sur certains types de dossiers.

Les trois grands noms du marché

Legal 500

Le plus connu et le plus “grand public”. Legal 500 classe les cabinets par matière et par pays, avec plusieurs niveaux de classement : Tier 1, Tier 2, etc.

Il distingue également certains avocats individuellement, avec les fameuses catégories "Leading Individuals", "Next Generation Partners" ou "Rising Stars".

> Ce qu’il faut savoir :>

  • Le cabinet doit remplir un dossier annuel, détaillant son activité, ses dossiers et ses collaborateurs clés.
  • Les clients peuvent être contactés pour donner leur avis (le “client feedback” est crucial).
  • Les cabinets peuvent demander à être évalués dans plusieurs domaines.

Chambers and Partners

Perçu comme plus “exclusif” ou “prestigieux” que Legal 500, Chambers distingue à la fois les cabinets et les avocats individuellement.

> Particularité :> > > Chambers accorde beaucoup de poids à la réputation personnelle des avocats. C’est un classement dans lequel la dimension humaine et qualitative est très présente.>

> Ce qu’il faut savoir :>

  • Le classement repose sur des interviews de pairs et de clients.
  • Le processus est plus sélectif : tous les cabinets n’y figurent pas, même dans les plus gros.
  • Il est international, avec une déclinaison France.

Décideurs (Leaders League)

Un classement français, souvent considéré comme plus accessible, avec une logique de paliers ("incontournable", "excellent", "forte notoriété", etc.).

> Ce qu’il faut savoir :>

  • Il couvre beaucoup de matières, y compris des secteurs très spécifiques.
  • Il distingue aussi des "rising teams" ou des profils à suivre.
  • Très utilisé par les clients français dans les directions juridiques.

Comment un cabinet est-il classé ?

Tous ces classements fonctionnent avec des critères similaires :

  • Qualité et volume des dossiers traités
  • Nomination de collaborateurs ou associés clés
  • Avis des clients et partenaires
  • Capacité à démontrer un savoir-faire spécifique
  • Visibilité sur le marché

Et surtout : les cabinets doivent participer. Sans dépôt de dossier ni démarche proactive, un cabinet a très peu de chances d’être classé.

Quel impact pour les collaborateurs ?

Pour un collaborateur, être dans un cabinet classé peut :

  • Faciliter une future mobilité (sur CV ou en entretien, la ligne “Cabinet classé Legal 500 / Chambers en M&A” fait toujours son effet).
  • Donner accès à des dossiers de haut niveau, souvent mentionnés dans les candidatures.
  • Renforcer l’image de marque personnelle quand on est cité dans le dossier ou interviewé.

Mais attention : être classé ne signifie pas que tout va bien dans le cabinet. Il existe des équipes classées avec un taux de turnover élevé, une formation faible, ou une ambiance interne compliquée.

À relativiser : les limites du système

Comme tout classement, ces outils ont leurs biais :

  • Le process repose sur les informations transmises par le cabinet. Ceux qui jouent le jeu activement ont plus de chances d’être visibles.
  • L’effet “tapis rouge” peut masquer une réalité RH ou managériale bien moins reluisante.
  • Certains cabinets sont très bons, mais choisissent de ne pas y participer, par conviction ou manque de temps.

En clair : c’est un outil utile, mais pas un critère de choix absolu pour un collaborateur.

Faut-il viser un cabinet classé à tout prix ?

Non. Mais c’est un indicateur à prendre en compte, surtout si vous visez une carrière en grands cabinets ou à l’international.

À l’inverse, des cabinets non classés offrent des opportunités de formation, d’autonomie et de développement bien plus fortes. Surtout dans les premières années de carrière.

Ce qui compte vraiment : la qualité des dossiers sur lesquels vous travaillez, l’accompagnement que vous recevez, et votre équilibre global.

En résumé

Les classements juridiques comme Legal 500, Chambers ou Décideurs ne disent pas tout… mais ils en disent beaucoup. Pour les cabinets, ils sont un miroir de leur positionnement. Pour les collaborateurs, un outil de lecture du marché, à croiser avec d'autres critères plus humains et personnels.