C’est une des premières grandes décisions à prendre une fois le CAPA en poche : où commencer sa collaboration ? Pour beaucoup, le dilemme se résume à un Paris vs Province. Mais la réalité est un peu plus subtile. La vraie distinction, c’est souvent gros cabinet structuré (généralement à Paris) versus petite ou moyenne structure (qu’elle soit parisienne ou régionale).
Alors, Paris ou région ? Petit cabinet ou machine de guerre ? Voici quelques éléments pour vous orienter.
Ce qu’offre Paris… surtout dans les grosses structures
Paris reste le centre de gravité des grands cabinets français et internationaux. C’est là qu’on trouve les plus grosses équipes, les dossiers à forts enjeux, les clients corporate de rang mondial.
Atouts des grandes structures parisiennes :
- Spécialisation forte dès le début : M&A, arbitrage, fiscalité, restructuring… on devient rapidement expert dans sa matière.
- Rigueur et méthodes : les process sont rodés, les équipes encadrantes solides, la formation est exigeante.
- Rétrocessions élevées (surtout dans les cabinets anglo-saxons ou haut de gamme français).
- Visibilité sur le CV : un passage dans un grand cabinet parisien reste un vrai signal de qualité.
À savoir avant de signer :
- Charge de travail importante : rythme soutenu, pression, disponibilité attendue.
- Peu de transversalité : on travaille sur des tâches ciblées dans sa matière, avec peu de vision d’ensemble.
- Contact client souvent limité les premières années.
Ce qu’offre un petit ou moyen cabinet, à Paris ou ailleurs
Beaucoup de cabinets en région, mais aussi à Paris, offrent une expérience plus polyvalente et responsabilisante. C’est souvent le cas dans les boutiques spécialisées ou les structures généralistes de petite taille.
Avantages :
- Vision globale du dossier : on suit les clients de A à Z, du premier appel au rendez-vous en audience.
- Montée en autonomie rapide : on apprend à gérer, prioriser, faire face.
- Relations humaines plus directes : moins d’intermédiaires, plus de liens avec les associés.
- Horaires souvent plus souples, même si ce n’est pas une règle universelle.
À avoir en tête :
- Rétrocession plus basse, même si le coût de la vie peut compenser.
- Formation moins structurée, à compléter par une curiosité personnelle et des lectures.
- Reconnaissance moins “marquante” sur le papier, même si l’expérience concrète est souvent très riche.
Et la province, dans tout ça ?
Travailler en région n’est pas nécessairement synonyme de structure artisanale ou de dossiers “moins intéressants”. Il existe d’excellents cabinets en province, souvent avec une clientèle locale ou nationale fidèle, une ambiance de travail plus détendue, et une polyvalence recherchée.
Ce qui est vrai, en revanche, c’est que :
- Le passage de Paris à la région est plus naturel que l’inverse, surtout en matière d’image.
- Le marché régional est parfois plus stable, mais moins mobile : les opportunités de changement sont plus limitées qu’à Paris.
- Les dossiers peuvent être moins internationaux ou techniques, mais plus ancrés dans le réel.
Conclusion
Commencer sa carrière à Paris ou en région, dans une grosse structure ou une boutique spécialisée, dépend avant tout de vos priorités et de votre style de travail. Posez-vous les bonnes questions : ai-je envie d’être ultra formé dans une matière ? De toucher à tout ? De bosser en équipe ou en autonomie ? Il n’y a pas de bon ou mauvais choix, mais un bon choix pour vous, aujourd’hui.
