Avocat collaborateur : faut-il créer une société pour exercer ? Quelles alternatives si vous dépassez le micro-BNC ? Nos conseils simples et clairs.
Vous venez de prêter serment, ou exercez depuis quelques années en tant que collaborateur libéral, et vous entendez parler autour de vous d’EURL, de SASU, de SEL… Vous vous demandez si créer une société pourrait être un bon choix pour vous ? Si cela diminue les charges, protège mieux, ou simplifie la gestion ? Spoiler : dans 90 % des cas, la réponse est non. Mais voyons pourquoi.
En tant que collaborateur libéral, vous exercez généralement à titre individuel, en tant que travailleur indépendant, rattaché au régime fiscal des Bénéfices Non Commerciaux (BNC).
Ce statut est simple, souple et parfaitement adapté à la collaboration.
Le micro-BNC (régime ultra-simplifié) est limité à un chiffre d’affaires de 77 700 € (en 2025). Si vous dépassez ce seuil deux années consécutives, vous passez automatiquement au régime de la déclaration contrôlée.
⚠️ Pas besoin de créer une société pour autant !
La déclaration contrôlée est une version plus détaillée du régime BNC. Vous tenez une comptabilité plus rigoureuse, mais vous restez en entreprise individuelle, sans changement de statut juridique.
💡 En général, il devient plus intéressant de passer volontairement en déclaration contrôlée dès que vos charges dépassent 34 % de votre chiffre d’affaires.
Certains avocats envisagent de créer une société (SASU, EURL, voire SEL) en pensant :
Mais en collaboration libérale, aucune de ces raisons ne justifie vraiment la création d’une société.
1. Le cabinet vous rémunère à vous, personne physique
Le contrat de collaboration est conclu avec vous, et non avec une société. Il n’est pas possible de « facturer via une société » sans renégocier les conditions de collaboration.
2. La SASU / EURL ne fait pas baisser les charges
En société, vous passez du régime BNC au régime des sociétés (IS ou IR) avec charges salariales et patronales souvent plus lourdes.
3. Plus de complexité administrative
Statuts, AG, dépôt de comptes, commissaire aux comptes (dans certains cas), etc. Pour un collaborateur, cela ne vaut pas la peine.
4. Le régime BNC est déjà souple et avantageux
Abattement automatique en micro-BNC, déduction des charges au réel, gestion simple, peu de contraintes juridiques.
Il existe quelques cas marginaux où créer une société peut devenir intéressant :
Et souhaitez embaucher du personnel, prendre des locaux, diversifier votre activité. À ce stade, vous êtes plus un avocat entrepreneur qu’un collaborateur.
Vous rejoignez une structure en tant qu’associé et devez entrer dans une Société d’Exercice Libéral (SEL) : là, la société devient obligatoire.
Créer une société distincte peut être pertinent pour distinguer les activités et optimiser la fiscalité.
Vous hésitez à créer une société pour exercer comme collaborateur ? Inutile de vous compliquer la vie. Tant que vous êtes en collaboration libérale classique, restez en entreprise individuelle. Si vous dépassez les seuils du micro-BNC, vous passez tout simplement en déclaration contrôlée. Pas besoin de tout changer.
Réservez la création d’une société aux projets entrepreneuriaux plus ambitieux ou aux évolutions de statut vers l’association ou l’indépendance.