L’examen de l’article 100 pour devenir avocat : tout ce qu’il faut savoir
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L’examen de l’article 100 pour devenir avocat : tout ce qu’il faut savoir

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Vous êtes avocat dans un pays hors Union européenne et vous souhaitez exercer en France ? Le dispositif prévu par l’article 100 du décret du 27 novembre 1991 vous permet, sous certaines conditions, de passer un examen spécifique pour intégrer le barreau français, sans devoir repasser le CRFPA ou obtenir le CAPA.

Dans cet article, on décrypte les conditions d’accès, le contenu de l’examen, les options de préparation et les conseils pratiques pour réussir.

À qui s’adresse l’examen de l’article 100 ?

L’examen de l’article 100 est réservé aux avocats étrangers ressortissants d’un État non membre de l’Union européenne et inscrits dans un barreau étranger.

Pour être éligible, il faut :

  • Être inscrit à un barreau étranger au moment de la demande
  • Être ressortissant d’un État pratiquant la réciprocité avec la France
  • Ou bénéficier du statut de réfugié ou d’apatride reconnu par l’OFPRA

Le principe de réciprocité est essentiel : si votre pays permet aux avocats français d’y exercer dans des conditions équivalentes, vous pouvez candidater.

Où se déroule l’examen ?

En pratique, seules deux écoles d’avocats organisent l’examen :

  • L’EFB (Paris)
  • L’HEDAC (Versailles)

Vous recevrez une convocation environ un mois avant les épreuves. L’examen a lieu sur quelques jours, souvent entre octobre et décembre.

Le format de l’examen de l’article 100

L’évaluation se compose de deux épreuves écrites et deux épreuves orales :

Épreuves écrites (2 x 3h)

  • Conclusions en matière civile
  • Rédaction d’une conclusion juridique dans une matière au choix : droit administratif, droit commercial, droit du travail ou droit pénal

Épreuves orales

  • Exposé (20 min) sur un sujet tiré au sort en procédure civile, pénale ou administrative, ou sur l’organisation judiciaire française
  • Entretien de 15 minutes sur la réglementation et la déontologie de la profession d’avocat en France

Il s’agit d’un examen et non d’un concours : l’objectif est d’obtenir 10/20 de moyenne, sans classement ni quotas.

Comment s’y préparer efficacement ?

Choisir sa matière de spécialité

Le choix porte sur :

  • Droit administratif
  • Droit commercial
  • Droit du travail
  • Droit pénal

Choisissez une matière qui vous plaît, même si ce n’est pas votre future spécialité.

Organiser ses révisions

  • Élaborez un planning clair sur 2 à 3 mois
  • Alternez entre lecture, rédaction, entraînements à l’oral
  • Travaillez la langue française si ce n’est pas votre langue maternelle

Préparer l’oral

  • Exercez-vous à parler en public
  • Entraînez-vous à expliquer des notions juridiques complexes simplement
  • Révisez les grands principes de procédure et de déontologie

Avec ou sans prépa : faut-il se faire accompagner ?

Prépas privées

Elles sont peu nombreuses et souvent coûteuses : entre 4 000 € et 6 000 €. Elles offrent un encadrement, des fiches, des corrections et un accompagnement individuel.

Préparation autonome (tout à fait possible)

  • Manuels spécialisés dédiés à l’examen
  • Cours en ligne ou vidéos pédagogiques
  • Ressources gratuites (forums, documents juridiques, annales)
  • Groupes d’étude entre candidats

De nombreux candidats réussissent sans prépa privée, en s’organisant rigoureusement et en utilisant les bons supports.

Ressources utiles pour se préparer

  • Fiches de révision prêtes à l’emploi (ex : The International Lawyer)
  • Sujets corrigés des années précédentes
  • Codes annotés (sans commentaires)
  • Plateformes de formation à distance
  • Exercices de rédaction de conclusions

Pendant la semaine de l’examen : restez serein

  • Ne surchargez pas vos journées de révision
  • Évitez de discuter des épreuves avec les autres candidats
  • Faites confiance à votre préparation
  • Respectez scrupuleusement les consignes données

Ce n’est pas un concours : votre réussite dépend uniquement de vous, pas des autres.

Peut-on repasser l’examen ?

Oui, vous avez jusqu’à trois tentatives pour réussir l’examen de l’article 100. De nombreux avocats n’y parviennent pas du premier coup — et cela ne remet pas en cause leur parcours ou leur légitimité. Tenez bon !

Conclusion : une voie exigeante mais accessible

L’examen de l’article 100 est une porte d’entrée directe à la profession d’avocat en France pour les professionnels du droit étrangers. Il nécessite une préparation rigoureuse, une bonne maîtrise de la langue française, et une compréhension solide des fondamentaux juridiques français.