Peut-on changer de cabinet dès la première année ? Ce qu’en pensent vraiment les recruteurs
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Peut-on changer de cabinet dès la première année ? Ce qu’en pensent vraiment les recruteurs

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La première collaboration d’un avocat, c’est souvent un grand saut dans l’inconnu. Même en s'étant posé toutes les bonnes questions, difficile de savoir si l’on a visé juste avant de s’installer dans un cabinet. Alors que faire lorsqu’on réalise, quelques mois seulement après avoir prêté serment, que le cabinet choisi ne correspond pas (ou plus) à ses attentes ? Est-il possible de changer de structure dès la première année sans ruiner ses chances de carrière ? Spoiler : oui. Mais à certaines conditions.

Un départ précoce n’est pas un drame… s’il est bien justifié

Chez Neria, nous rencontrons régulièrement des jeunes avocats qui envisagent de quitter leur premier cabinet au bout de quelques mois. Trop de travail, peu de formation, incompatibilité de valeurs, manque de visibilité sur la suite… Les raisons sont nombreuses, et elles sont souvent légitimes.

Les recruteurs le savent. Un départ rapide ne sera pas nécessairement vu comme un « défaut de stabilité » si :

  • le candidat est capable d’expliquer son choix de manière claire, posée et professionnelle ;
  • il a tiré des enseignements de cette première expérience (sur lui-même, ses attentes, son environnement idéal) ;
  • la décision n’est pas impulsive mais mûrement réfléchie.

Ce que les recruteurs veulent entendre

Un changement rapide ne pose pas problème si le discours qui l’accompagne est cohérent. Ce que les recruteurs fuient, ce n’est pas le départ en soi, mais :

  • les explications floues ou mal assumées (« je ne me sentais pas bien ») ;
  • les critiques agressives ou émotionnelles (« ils sont nuls », « ils m’ont exploité ») ;
  • les profils qui enchaînent les structures sans projet clair.

À l’inverse, un avocat capable de dire :

« J’ai choisi ce cabinet pour telles raisons, mais j’ai rapidement réalisé que je m’épanouis mieux dans une structure plus formatrice / plus humaine / plus spécialisée. J’ai tenu bon pendant X mois, mais je préfère repartir sur de bonnes bases plutôt que de m’enliser » sera perçu comme mature et aligné.

Quand vaut-il mieux rester… encore un peu ?

Parfois, il peut être judicieux de temporiser :

  • Si le cabinet est très reconnu : rester un an, c’est pouvoir ensuite en tirer un vrai « tampon » sur le CV.
  • Si le contexte est temporairement tendu (baisse d’activité, remaniement interne, congé d’un associé) mais que l’ambiance reste saine.
  • Si le mal-être repose sur un manque de repères post-prestation de serment, plutôt que sur la structure en elle-même.

Dans ces cas-là, mieux vaut construire un plan de sortie discret et stratégique, tout en gardant de bons rapports avec l’équipe actuelle.

Changer tôt, oui. Mais pas plusieurs fois de suite

Un premier départ en début de carrière peut être bien perçu. Un deuxième à moins d’un an d’intervalle, beaucoup moins. Les recruteurs seront alors plus sceptiques et redouteront un profil instable, « zappeur », voire incapable de s’adapter.

Avant de changer une deuxième fois en peu de temps, il faut avoir :

  • clarifié ses critères prioritaires ;
  • identifié ce qui n’a pas fonctionné (et ce qui doit changer) ;
  • trouvé un cabinet dont le fonctionnement a été vérifié en amont (témoignages, entretiens, réputation, etc.).

En résumé

Oui, on peut changer de cabinet dès la première année. Ce n’est ni honteux ni rare. Ce qui compte, c’est la manière de le faire : en transparence, avec recul, et en assumant son projet professionnel.