Qu’est-ce qu’un avocat counsel ? Statut intermédiaire ou voie de garage ? Décryptage du rôle, des avantages et des pièges de ce titre clé en cabinet.
Dans les organigrammes de cabinets d’avocats, entre « collaborateur » et « associé », on croise souvent un statut intermédiaire : le “counsel”, parfois appelé « of counsel » ou « senior counsel ». Il intrigue, fait rêver ou inquiète selon les cas, car il est souvent perçu comme un tremplin vers l’association… ou une voie de garage. Mais au fond, qu’est-ce qu’un counsel ? À quoi sert ce statut ? Et comment y accéder ?
Le titre de counsel n’a aucune définition légale en droit français. Il ne s’agit ni d’un statut juridique, ni d’un grade officiel de la profession. C’est un intitulé contractuel, laissé à la libre appréciation du cabinet.
Concrètement, c’est un collaborateur expérimenté (souvent entre 6 et 10 ans d’exercice) promu pour valoriser sa technicité, ses responsabilités ou son positionnement stratégique… sans encore devenir associé.
Le rôle exact du counsel dépend beaucoup du cabinet. Voici cependant les responsabilités qu’on retrouve le plus souvent :
Dans certains cabinets, le counsel est aussi associé aux réflexions stratégiques, à la gestion de l’équipe, ou à des missions transverses (formation interne, développement commercial…).
Il n’existe pas de règle écrite, mais voici les critères souvent pris en compte :
Attention : le passage “counsel” n’est pas automatique, et il ne faut pas hésiter à le solliciter dans certains cabinets.
Souvent, oui. Le titre de counsel est présenté comme une étape avant l’association, mais cela dépend beaucoup du cabinet.
Le dialogue avec les associés est clé pour comprendre où l’on vous emmène (et à quel horizon).
Reconnaissance : le titre de “counsel” valorise votre expertise.
Responsabilités accrues : vous gagnez en autonomie et influence.
Visibilité externe : vous pouvez être mis en avant dans les réponses à appel d’offres ou les classements.
Rémunération : en principe, un palier de rétrocession est franchi, même si les pratiques varient.
Pas de protection statutaire : le titre ne donne pas de garantie contractuelle ou financière.
Flou des attentes : certains cabinets ne formalisent pas les critères ni les perspectives liées au titre.
Effet vitrine : on peut être “counsel” pour rassurer les clients, sans changement réel de posture en interne.
Avant de viser le statut de counsel, posez-vous (et posez-leur) les bonnes questions :
Le statut de counsel peut être une formidable opportunité pour gagner en reconnaissance, en responsabilité et en visibilité. Mais il doit être compris et négocié, car derrière un même mot, les pratiques varient énormément. Ne le subissez pas : utilisez-le comme un outil de projection professionnelle.