Micro-BNC pour les avocats : tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer
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Micro-BNC pour les avocats : tout ce qu’il faut savoir avant de se lancer

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Le CAPA en poche, de nombreux jeunes avocats font le choix d’exercer en tant qu’indépendants. Le régime fiscal du micro-BNC apparaît alors comme une solution simple, souple et adaptée aux débuts dans la profession. Mais quelles sont les conditions à remplir ? Est-ce toujours avantageux ? Et comment éviter les mauvaises surprises fiscales en fin d’année ? On vous dit tout.

Le régime micro-BNC, c’est quoi ?

Le micro-BNC est un régime fiscal simplifié destiné aux professions libérales, dont les avocats. Il permet de déclarer ses revenus avec un minimum d’obligations administratives et comptables.

Les conditions pour en bénéficier

Pour rester sous ce régime en 2025, vos recettes annuelles hors taxes doivent être inférieures à 77 700 € pendant deux années consécutives. Le dépassement de ce seuil deux ans de suite vous fait automatiquement basculer dans le régime de la déclaration contrôlée.

À noter : si vous avez commencé votre activité en cours d’année, ce seuil est ajusté au prorata.

Les avantages du micro-BNC

  • Aucune comptabilité détaillée à tenir
  • Un abattement automatique de 34 % appliqué par l’administration
  • Une déclaration simplifiée via le formulaire 2042 C PRO
  • Pas de TVA à facturer si vous restez sous les seuils de franchise

Comment fonctionne l’imposition ?

L’impôt est calculé sur 66 % de vos revenus hors taxes (l’administration applique elle-même l’abattement). Ce revenu net est ensuite intégré à votre impôt sur le revenu dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC).

Le paiement se fait par acompte mensuel ou trimestriel, basé sur vos revenus passés. Vous pouvez ajuster les montants si votre chiffre d’affaires évolue à la hausse ou à la baisse.

Et la TVA, on en parle ?

En principe, les avocats micro-BNC bénéficient de la franchise en base de TVA. Cela signifie :

  • Pas de TVA collectée ni déduite
  • Pas besoin de numéro de TVA intracommunautaire

Mais attention, cela ne tient que si vos recettes sont inférieures à :

  • 47 600 € l’année précédente
  • 58 600 € en cours d’année (seuil majoré)

En cas de dépassement ou sur option, vous devenez assujetti à la TVA.

Les obligations comptables (très) allégées

Pas de bilan, pas de comptabilité d’engagement. Vous devez seulement tenir un livre de recettes, indiquant pour chaque paiement :

  • La date
  • Le montant
  • Le nom du client
  • Le mode de règlement
  • Le numéro de facture

Les collaborateurs doivent aussi émettre une note de rétrocession d’honoraires à destination de leur cabinet. En cas de clientèle personnelle, il faudra produire des factures avec mentions obligatoires.

Et les charges sociales dans tout ça ?

Voici un tableau synthétique des principales cotisations à prévoir :

Organisme Type de cotisations Périodicité
URSSAF Maladie, maternité, allocations familiales, CSG/CRDS Mensuel ou trimestriel
CNBF Retraite, prévoyance 2 échéances (avril et octobre)
Barreau RCP, cotisation ordinale Février et septembre
CNB Participation au fonctionnement de la profession Annuel

⚠️ Anticipez les régularisations : les cotisations sont d’abord calculées sur des bases forfaitaires. Une régularisation (parfois salée) arrive en N+1 ou N+2. Il est conseillé de provisionner au moins 30 % de vos revenus mensuels (voire 45 % si vous incluez l’impôt).

Micro-BNC ou déclaration contrôlée : comment choisir ?

Le micro-BNC est idéal au début : simple, rapide à mettre en œuvre, peu coûteux. Mais dès que :

  • vos charges réelles dépassent 34 %
  • vous avez des frais professionnels importants
  • ou que vous franchissez les seuils

… il devient plus intéressant de passer à la déclaration contrôlée. Vous pourrez alors déduire vos frais réels, imputer d’éventuels déficits sur vos revenus globaux, et optimiser votre fiscalité.

Un simulateur utile :

👉 [Simulateur URSSAF pour avocat en libéral](https://mon-entreprise.urssaf.fr/simulateurs/profession-liberale/avocat)

Conclusion

Le régime micro-BNC est souvent le point de départ naturel pour un avocat collaborateur qui débute. Il permet d’avoir l’esprit tranquille sur le plan administratif, tout en conservant un statut compatible avec la collaboration libérale. À condition d’anticiper les régularisations et de bien suivre l’évolution de ses revenus, c’est un levier de sérénité en début de carrière.