Tenir sa comptabilité en micro-BNC : mode d’emploi pour les avocats
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Tenir sa comptabilité en micro-BNC : mode d’emploi pour les avocats

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Vous débutez comme avocat collaborateur libéral et relevez du régime micro-BNC ? Bonne nouvelle : c’est le régime le plus simple… sur le papier. Encore faut-il comprendre ce que vous devez faire (et ne pas faire) pour être en règle.

Micro-BNC, c’est quoi déjà ?

Le régime micro-BNC (Bénéfices Non Commerciaux) est réservé aux professions libérales qui réalisent moins de 77 700 € de chiffre d'affaires annuel HT (seuil 2025). Il permet de bénéficier :

  • D’un abattement forfaitaire de 34 % pour charges (minimum 305 €)
  • D’une comptabilité ultra-simplifiée
  • D’une dispense de bilan comptable ou de liasse fiscale

C’est donc l’option idéale pour démarrer une activité en douceur… à condition de tenir une comptabilité propre.

Les obligations comptables en micro-BNC

Même si la charge administrative est allégée, vous avez des obligations à respecter.

1. Tenir un livre des recettes

C’est l’unique registre obligatoire. Il doit contenir, chronologiquement :

  • La date de chaque encaissement
  • Le montant perçu
  • La nature de la prestation
  • Le nom du client
  • Le mode de paiement (virement, chèque, espèces)
  • Le numéro de facture correspondant (s’il y en a une)

Conseil : tenez ce registre à jour en temps réel. Un oubli peut coûter cher en cas de contrôle.

2. Conserver les justificatifs

Conservez :

  • Les notes de rétrocession (émises pour votre cabinet)
  • Les factures de vos clients perso
  • Vos reçus de paiement (virements, chèques, etc.)

Astuce : scannez tout et rangez vos pièces par mois dans un dossier Drive/Dropbox pour gagner du temps.

Ce que vous n’avez PAS à faire

  • Pas besoin de bilan comptable
  • Pas de comptabilité d’engagement
  • Pas de TVA (sauf dépassement du seuil, voir plus bas)
  • Pas d’adhésion à une AGA obligatoire (même si ça reste recommandé)

Comment déclarer vos revenus ?

Chaque année, vous devez remplir la déclaration 2042-C-PRO, dans la rubrique “régime spécial BNC”. Vous y indiquez :

  • Votre chiffre d'affaires HT de l'année précédente
  • L’administration fiscale appliquera automatiquement l’abattement de 34 %

Si vous payez déjà des acomptes d’impôt via le prélèvement à la source, ils seront ajustés.

Et la TVA ?

En micro-BNC, vous êtes exonéré de TVA si vous restez sous les seuils suivants (2025) :

  • 47 600 € de CA HT en N-1
  • Et 58 600 € de CA HT en N en cours

Au-delà, vous basculez vers la franchise en base de TVA, puis vers le régime réel (TVA à collecter et reverser). C’est à surveiller attentivement dès que vous dépassez les 3 500 € de rétro / mois.

Faut-il un expert-comptable en micro-BNC ?

Non, ce n’est pas obligatoire, et de nombreux collaborateurs gèrent cela eux-mêmes avec un tableur ou un outil en ligne. Mais :

  • Si vous dépassez 50 000 € annuels
  • Si vous commencez à avoir des frais
  • Si vous ne voulez prendre aucun risque

Un expert-comptable reste un bon investissement.

Bonnes pratiques

  • Tenez votre livre de recettes chaque semaine (pas à la fin de l’année !)
  • Faites des notes de rétrocession mensuelles
  • Anticipez les cotisations sociales (URSSAF, CNBF)
  • Modérez votre train de vie la première année (grosse régularisation en N+2 possible)

Conclusion

Tenir sa comptabilité en micro-BNC, c’est simple mais structurant. Une rigueur minimale vous évitera des sueurs froides au printemps. Et si vous franchissez un cap de revenus ou de charges, vous pourrez basculer vers la déclaration contrôlée avec toutes les cartes en main.