Vie dans le cabinet

Réussir à se déconnecter : vacances détox pour les avocats

July 14, 2025

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Une pression qui ne s’arrête jamais

Le métier d’avocat ne connaît ni saison creuse ni vraies pauses. Même en congés, les sollicitations professionnelles continuent : mails de clients, appels en urgence, audiences surprises, échéances à anticiper… Résultat, les “vacances” deviennent souvent une extension déguisée du cabinet, avec un ordinateur dans la valise et une ligne toujours active. Cette impossibilité de décrocher est devenue une norme, mais elle a un prix : fatigue chronique, perte de recul, et parfois, un début de désengagement insidieux.

La culture de la disponibilité permanente est encore bien ancrée dans la profession, valorisant implicitement la réactivité au détriment de la santé mentale. Pourtant, de plus en plus d’études montrent que cette « hyperconnexion » nuit à la concentration, à la prise de décision et à la longévité dans les carrières.

Se déconnecter pour mieux revenir

Derrière le mot « déconnexion » se cache un enjeu majeur de performance durable. Car un esprit en surcharge constante finit par s’émousser. Reprendre de l’altitude sur ses dossiers, restaurer sa clarté d’esprit, retrouver de l’énergie : ce sont là des bénéfices concrets que seule une vraie pause peut apporter. Mais encore faut-il que cette pause soit réelle — et non entrecoupée d’alertes Slack, d’appels clients ou de documents à valider à distance.

Préparer sa déconnexion est donc un acte professionnel à part entière. Cela passe par une organisation en amont, la définition de relais clairs au cabinet, une communication anticipée auprès des clients, et parfois même la mise en place de règles de contact limitées. Certains vont jusqu’à opter pour une déconnexion technologique radicale : voyage sans réseau, suppression temporaire des applications pro, voire téléphone laissé au coffre.

Un nouveau rapport à la performance

Se rendre indisponible quelques jours ne fait pas de vous un avocat moins engagé. Au contraire. Cela témoigne d’une capacité à gérer ses ressources, à faire confiance à son équipe et à prendre du recul pour mieux décider. Dans une profession où la résistance est souvent confondue avec l’endurance, il est temps de réhabiliter la notion de récupération comme condition de performance.

Plusieurs cabinets pionniers l’ont compris et valorisent désormais les temps de repos effectifs. Ils vont jusqu’à encourager leurs collaborateurs à couper entièrement pendant leurs congés, voire à instaurer une « clause de non-dérangement » sauf urgence absolue. Ces pratiques, encore minoritaires, s’inscrivent dans une vision moderne du management, où le capital humain est préservé avec la même rigueur que le chiffre d’affaires.

Un enjeu générationnel et stratégique

Les jeunes avocats, plus attentifs à l’équilibre de vie, interrogent désormais les cabinets sur leurs pratiques en matière de déconnexion. Ils veulent savoir s’ils pourront vraiment se reposer, s’ils seront soutenus en période de surcharge, et s’ils auront le droit — et pas seulement la possibilité — de déconnecter sans culpabilité.

Dans un contexte de guerre des talents, la capacité d’un cabinet à garantir de vraies pauses devient un critère d’attractivité. Offrir un environnement qui protège le bien-être, y compris en dehors du bureau, n’est plus une option mais une stratégie d’avenir. Et cela commence par des politiques concrètes, visibles, assumées, qui font de la déconnexion une norme professionnelle et non une faveur exceptionnelle.

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